Voyage d’étude aux USA
La Conférence Régionale des Comités d’expansion réunit les 5 agences départementales de développement économique des Pays de la Loire, dont, bien sûr, le Comité d’Expansion de Maine-et-Loire que je préside depuis 2004. Le but de ce regroupement est de mettre en place des actions communes (participation à des salons, formation…), de donner la possibilité aux chargés de mission d’échanger sur différents dossiers, de confronter leurs expériences professionnelles…
La Conférence régionale permet également aux responsables des Comités d’Expansion de s’enrichir et de s’imprégner d’autres cultures en matière de développement économique, de découvrir des pratiques novatrices, d’étudier les modes d’organisation… en résumé, de se livrer à du « benchmarking », comme l’on dit en « bon français ». C’est dans ce cadre que j’ai participé récemment à un court mais intense voyage d’étude sur le continent américain.
De Chicago à New-York, en passant par le Connecticut, ce déplacement a permis de nombreuses rencontres (Consul de France, représentante de la Chambre de commerce Franco-Américaine, membres du cabinet du Maire de New-York…) et visites (entreprises, incubateurs, friche industrielle réhabilitée, université de Yale…).
Quels enseignements en retenir ?
1/ les américains travaillent ! Ils le disent et le répètent et, de ce point de vue, se comparent volontiers aux allemands. Ils ne connaissent pas les 35 heures, ni les RTT. Et, l’âge légal de départ à la retraite est de 67 ans ;
2/ le partenariat entre universités, créateurs d’entreprises et financeurs publics ou privés est très étroit. C’est sans aucun doute un axe stratégique à améliorer pour nos incubateurs et pôles de compétitivité ;
3/ la culture entrepreneuriale est particulièrement développée. A l’université, les professeurs qui ne créent pas leur activité sont montrés du doigt et les étudiants, durant leurs études, sont fortement incités à créer leur entreprise. Un dispositif d’accompagnement leur est alors proposé.
Les États-Unis sont un pays où l’on enseigne la culture du business, où la prise de risque est encouragée, où les normes et contraintes sont particulièrement réduites. En résumé un modèle économique efficace, basé sur une autre culture des relations sociales et du rapport à l’argent. Il est donc peu transposable à notre « vieille Europe ». Cependant, il est incontestable que dans une économie désormais complètement mondialisée, il faut de toute urgence réhabiliter, en France, la valeur travail. Les autres continents ne nous attendent pas.
1er octobre 2012 - Rencontre avec le Maire de Elk Grove - ville de 30 000 habitants qui possède une zone d’activité de 6 200 ha comptant 100 000 emplois.
2 octobre 2012 - Dans le Connecticut. Visites d'incubateurs d'entreprises : l'un pour les technologies de pointe en environnement, énergies et industrie de précision; l'autre pour les starts-up biotechnologiques. Le travail en commun, universités/créateurs d'entreprises/ financeurs publics ou privés, est une réalité bien vivante aux USA. Le développement de la culture entrepreneuriale des l'université aussi. Les résultats sont probants.
5 octobre 2012 - A New-York. Visite d'une friche industrielle de la Navy. Un ancien site de construction de navires de guerre qui compte aujourd'hui 280 entreprises et 6000 emplois. Une reconversion réussie qui nécessite la mobilisation de nombreux acteurs sur une longue durée.
Le Comité d’expansion économique de Maine-et-Loire, en bref.
Le Comité est aussi un Observatoire économique et social à travers la tenue d’indicateurs et de publications régulières.
Enfin, le Comité d’expansion anime et gère la plate forme d’initiative locale, Anjou Initiative. Ce dispositif de prêt d’honneur aux créateurs et aux repreneurs d’entreprises soutient chaque année plus de 200 projets dans le département. L’encours financier représente ainsi au 30 août 2012 plus de 2,9 millions d’euros pour 700 prêts. Depuis la création d’Anjou Initiative en 1989, ce sont plus de 7 000 emplois qui ont été créés par les entreprises accompagnées.