Le Maire d’Angers vient de créer Angers Télé. A un an des prochaines élections municipales, nul ne peut s’empêcher de penser que ce nouveau média sera au service de l’équipe municipale en place et qu’il fera la part belle aux actions, aux prises de décisions et aux projets du 1er magistrat. Il eut été plus judicieux que cette nouvelle télévision commence à émettre après les élections municipales.

Angers Télé porte là un péché originel dont il lui sera bien difficile de se débarrasser. Pour s’en défendre et sans doute vouloir faire taire les critiques, le Conseil d’administration d’Angers Télé a mis en place un Comité d’éthique chargé de vérifier l’indépendance de la rédaction. L’intention est bonne mais c’est vraiment insuffisant. Aujourd’hui, que savent les Angevines et les Angevins de ce Comité d’éthique ? Combien de personnes le composent ? Comment ont-elles été choisies ? Sur quels critères ? Comment peut-on être certain de leur indépendance ?

Il y a quelques jours, un court article dans un journal local citait 4 noms d’Angevins siégeant au sein dudit comité. Je ne leur ferai évidemment pas de procès d’intention, je ne doute pas de leur honnêteté intellectuelle. Mais, il est surprenant de retrouver autour de Michèle Favreau, la Présidente, doyenne de la faculté de droit, 3 responsables associatifs dont les relations avec la Ville d’Angers sont très étroites. Et l’on sait que leurs avis seront seulement consultatifs … En clair, cela veut dire qu’ils n’auront aucun poids ni aucun moyen d’action.

Pour que ce Comité d’éthique soit réellement crédible, le nombre de ses membres, son rôle, son pouvoir, son budget… auraient dû être clairement établis et largement communiqués. Les membres devraient être nommés par 2 ou 3 personnalités à l’intégrité irréprochable et sans lien de subordination avec la Municipalité. Il était tout à fait imaginable que le Président du Tribunal de grande instance, le Président de la Cours d’appel, ou encore le Préfet, nomment chacun 2 ou 3 membres.

Pour éviter toute suspicion, le Maire d’Angers aurait dû respecter quelques principes simples, clairs et transparents. Mais sans doute n’y tenait-il pas !