Autant le rappeler d’emblée, j’ai toujours été opposé à la semaine de 4 jours mise en place en 2008 par Xavier Darcos, alors Ministre de l’Éducation nationale. Je l’ai dit et écrit à de nombreuses reprises. Mon opposition était basée sur mon expérience de professionnel de santé ; concentrer sur 4 jours pleins l’ensemble des apprentissages est une aberration. Ce rythme a des conséquences néfastes sur la concentration, la mémorisation et l’état de fatigue de nos enfants.
Aussi, quand l’actuel Ministre de l’Éducation nationale propose de revenir à la semaine de 4,5 jours, je ne peux a priori que me réjouir. Mais, car il y a un mais, pas dans les conditions actées par le Gouvernement. C’est l’exemple type d’une réforme séduisante sur le papier, mais très mal préparée. Une nouvelle fois, le Gouvernement fait preuve d’amateurisme.
Vincent Peillon réussit à se mettre à dos, à la fois l’électorat traditionnel du Parti socialiste c’est-à-dire les syndicats d’enseignants, une grande majorité des enseignants, les Maires et leurs Conseils municipaux quelles que soient leurs couleurs politiques, sans oublier l’opposition parlementaire et les « alliés » du gouvernement : Parti de gauche, NPA … Un joli tour de force.
Le député de la 1ère circonscription de Maine-et-Loire, fervent partisan et défenseur de cette réforme, doit se sentir bien seul… D’ailleurs, il se vante beaucoup moins, aujourd’hui, d’avoir mis en place une expérimentation sur la semaine de 4,5 jours à Angers.
Comme beaucoup de mes collègues maires, je m’oppose à cette réforme, en l’état actuel, car elle pose plus de problèmes et de questions qu’elle n’apporte de solutions. A partir de demain, je reviendrai sur 13 points qui créent de réelles difficultés.
Favorable au retour à la semaine de 4,5 jours, je suis persuadé qu’il faut rétablir l’école le samedi matin. D’abord, c’est, sans aucun doute, la meilleure solution pour l’enfant. Une coupure prolongée durant le week-end casse son rythme de travail. Et puis, avec la multiplication des écrans (télé, consoles, ordinateurs…) et du temps qui leur est réservé pendant cette interruption de fin de semaine, les enseignants s’accordent pour souligner que le lundi matin ils « récupèrent » des enfants fatigués!
D’autre part, l’école le samedi matin règle tous les problèmes liés aux activités extrascolaires, notamment l’utilisation des salles et terrains de sport. Pour les enseignants c’est aussi l’occasion de rencontrer les parents et en particulier les pères de famille.
Enfin, plus que le rythme scolaire et le nombre d’heures passées à l’école, ce qui importe c’est le contenu des cours. Alors que notre société se décharge sur l’école d’un certain nombre de ses missions éducatives, il est temps que cette dernière se recentre sur la transmission des savoirs et en particulier des fondamentaux : lire, écrire, compter.