Le 2 mai 2012, lors du débat télévisé, entre les deux tours de l’élection présidentielle, le candidat François Hollande prononçait à quinze reprises cette formule : « Moi Président de la République, je… ». Il prenait là, un certain nombre d’engagements. Qu’en est-il un an plus tard ?
« Je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l'Élysée. »
Premier reniement, il fait exactement le contraire. Régulièrement, par groupes d’une dizaine, les élus sont reçus lors d’un apéritif ou d’un dîner par le Chef de l’État. Comment pouvait-il manquer à ce point de sens politique pour affirmer qu’il ne recevrait pas les parlementaires de sa majorité qui constituent un relai indispensable entre le terrain et l’exécutif ? Cette 1ère affirmation dénote un manque de réflexion et une impréparation à la fonction, alors que notre Vème République vit au rythme du quinquennat. Le Président de la République est désormais en 1ère ligne et doit s’appuyer directement sur sa majorité parlementaire.
« Je ne traiterai pas mon Premier ministre de collaborateur. »
Certes, mais les français sont en droit de s’interroger sur le rôle de Jean-Marc Ayrault, constamment atone, sans charisme et sans aucune autorité. Quel est ce Premier Ministre qui, non seulement, se laisse insulter par son ministre du Redressement Productif, mais qui, en plus, le confirme publiquement ? Quel est ce Premier Ministre qui réagit par un seul tweet en allemand quand le Parti Socialiste attaque la politique de la Chancelière allemande et donc met à mal la relation franco-allemande ? Quel est ce Premier Ministre qui tolère des couacs à répétition et une telle cacophonie dans son gouvernement ? Le costume de Premier Ministre est vraiment trop grand pour Jean-Marc Ayrault.
« Je ferai fonctionner la justice de manière indépendante, je ne nommerai pas les membres du parquet alors que l'avis du Conseil supérieur de la magistrature n'a pas été dans ce sens. »
C’est sans doute au nom de l’indépendance de la justice, qu’une fois élu, il a écrit aux magistrats du tribunal de grande instance de Paris pour soutenir sa compagne, Valérie Trierweiler, dans son procès contre les auteurs du livre La Frondeuse.
C’est sans doute au nom de l’indépendance de la justice, qu’il n’a pas réagi après la découverte, dans les locaux du Syndicat de la Magistrature, du « Mur des cons ». Un panneau portant les photographies de nombreux politiques, journalistes, intellectuels, pour l’énorme majorité d’entre eux, classés à droite. Plus abject encore, figurent sur ce « mur » des parents de victimes. Un vrai scandale. Que des magistrats soient de gauche, c’est leur droit le plus strict. Mais qu’ils se livrent à ce type de comportement est particulièrement grave. Comment les français peuvent imaginer qu’ils jugeront de manière impartiale des femmes, des hommes engagés, élus ou non, connus pour leurs convictions de droite. Comment s’étonner que les français perdent confiance en la Justice ?
En tant que garant de l’indépendance de la justice, quelles mesures le Président de la République a-t-il prises ? Quelle enquête a-t-il diligentée ? Quelles sanctions éventuelles ont-elles été envisagées ? Les français attendent le début du commencement d’une réaction.
« Je ferai fonctionner la justice de manière indépendante... » Et bien non, c’est faux et les français en ont la preuve.
(Je vous donne rendez-vous demain pour la suite)