Le Conseil général de Vendée avait pris l’habitude, depuis 22 ans, d’installer une crèche dans son hall d’accueil. A la requête du président de la fédération locale de la Libre pensée, le Tribunal administratif de Nantes a intimé l’ordre au Président du Conseil général de retirer cette crèche au motif que celle-ci constituait un «emblème religieux» incompatible avec le «principe de neutralité du service public».
Cette décision de justice est révoltante. Certes, une crèche porte une connotation religieuse, puisqu’elle symbolise la naissance du Christ. Mais c’est surtout, et depuis de très nombreuses années, une tradition, une coutume dans notre pays. On ne compte plus les endroits où, pour décorer on installe, à côté du sapin et du Père Noël, une crèche et des santons.
C’est nier que les racines culturelles de la France sont judéo-chrétiennes. Qu’on le veuille ou non, c’est ainsi, c’est l’Histoire. C’est oublier que la laïcité ne signifie pas la négation de toutes les religions. La laïcité républicaine, bien comprise, c’est au contraire, la liberté d’expression de toutes les religions dans le respect des convictions de chacun.
Sans nul doute, par cohérence intellectuelle, fervents défenseurs d’une laïcité pure et dure, le président de la Libre pensée vendéenne et les magistrats nantais, travaillent le jour de Noël, le lundi de Pâques, le jeudi de l’Ascension et plus généralement tous les jours fériés en raison de fêtes religieuses. Et s’ils ne travaillent pas, ils demandent certainement à ne pas être rémunérés.
Au nom d’une certaine forme de laïcité, ce recours devant le Tribunal Administratif démontre, en réalité, énormément de sectarisme.