« J’aime les entreprises.» En faisant cette déclaration aux entrepreneurs lors de l’Université du Medef, en août dernier, le Premier ministre était alors ovationné par des patrons debout. Mais en politique, il en va comme de l’amour : il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. C’est bien joli de déclarer sa flamme mais concrètement quelles sont les résultats tangibles de la politique économique du gouvernement Valls ? Les patrons qu’ils soient « petits » ou « grands » ont d’ailleurs exprimé, la semaine dernière, leur colère dans la rue.
Ils subissent à la fois :
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une augmentation sans fin des impôts et des charges et cela malgré les engagements récurrents du Président de la République qui annonce, à chaque intervention télévisée, la fin de tout alourdissement des taxations ;
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une avalanche de normes diverses et variées aussi impossibles à appliquer les unes que les autres. Deux exemples. Le 1er : il a été créé l’obligation d’information des salariés en cas de cession de l’entreprise. Cela prouve une méconnaissance totale de la vie des PME et PMI. La transmission d’une entreprise doit se faire dans la confidentialité au risque de mettre en cause la réussite de cette transaction et la pérennité des emplois. Le 2ème : la mise en place du compte pénibilité qui impose, entre autres, de compter le nombre d’heures annuelles pendant lesquelles le salarié a les bras en l’air au dessus des épaules ou pendant lesquelles son torse est en torsion à 30° ou fléchi à 45°. Incroyable, mais vrai *! Imaginez la complexité de la mise en œuvre de ces deux mesures.
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et particulièrement pour les entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics, une chute brutale de l’investissement des Communes, des Intercommunalités et des Départements en raison de la baisse drastique et beaucoup trop rapide des dotations de l’État.
Certes le gouvernement met en avant le dispositif Crédit D’Impôt Compétitivité Emploi (CICE) ou le Pacte de Responsabilité. Mais ces dispositifs sont de véritables usines à gaz dont les effets ne se feront sentir que plusieurs années après leur mise en œuvre. Or il y a urgence. C’est aujourd’hui qu’il faut transférer une partie des charges sociales sur la TVA pour que nos entreprises retrouvent de la compétitivité et créent à nouveau des emplois. Et surtout, il faut mettre un terme à cette logorrhée normative qui est devenu insupportable.
Aujourd’hui, de nombreux chefs d’entreprise regrettent certainement de s’être levés un peu vite pour applaudir Manuel VALLS. La lune de miel entre le gouvernement et les entrepreneurs aura été de courte durée !