UNE BULLE QUI FAIT PSCHITT
Les journalistes découvrent avec étonnement, et sans doute regret, que les cotes de popularité de François HOLLANDE et de Manuel VALLS descendent aussi vite qu’elles étaient montées après les attentats du début de l’année. Les bons scores de l’exécutif dans différents sondages étaient liés, selon les commentateurs, à deux facteurs : la bonne gestion de cette crise par le Président de la République et son Premier Ministre et, plus encore, à cet esprit républicain qui a rassemblé dans un élan d’unité nationale, sans précédent, tous les Français. Les marches du 11 janvier en étant la concrétisation tangible.
En se réunissant massivement dans de très nombreuses villes, les Français n’ont pas, pour autant, donné quittus aux deux principaux représentants de l’exécutif. Ils sont descendus dans la rue pour honorer la mémoire des 17 victimes de ces attentats, manifester leur soutien à leur famille, défendre la liberté d’expression, remercier les forces de l’ordre pour leur courage et bien sûr défendre les valeurs républicaines qui n’appartiennent pas à un camp ou à un autre mais font partie du patrimoine de notre Nation.
L'exécutif a voulu utiliser les manifestations du 11 janvier à des fins politiciennes. Au début du mois, le Président de la République a placé sa conférence de presse « sous le signe de l'esprit du 11 janvier. » A chacune de ses prises de parole, que ce soit dans les médias ou en déplacement à Marseille ou dans le Doubs, Manuel VALLS en appelle également à ce même esprit. A l’Assemblée Nationale, la Ministre de l’Éducation Nationale, embarrassée par la question du député Xavier BRETON, se sert du même stratagème pour éluder la réponse et affirme qu'elle n'a « pas le cœur à polémiquer. Je pensais que personne, ici, ne l’aurait non plus. Je me bornerai donc à vous répondre sur le fond.» Faire du 11 janvier un fond de commerce politique, ça ne marche pas. La ficelle est un peu grosse.
Les cotes de popularité François HOLLANDE et de Manuel VALLS sont remontées brutalement car nous connaissions un moment de communion intense. Il s’était créée, alors, une bulle médiatique. Comme bien souvent, les Français ont réagit émotionnellement. Mais aujourd’hui, la vie reprend ses droits et le quotidien les rattrape. Les chiffres du chômage du mois de janvier sont tombés, ils sont une nouvelle fois catastrophiques, notre pays n’a jamais connu autant de demandeurs d’emplois. Les feuilles d’impôts sont arrivées dans les boites aux lettres et il n’y a jamais eu autant de demandes de recours gracieux pour en être exonérés ou étaler les échéances. La croissance est atone et l’investissement des entreprises au plus bas. Il y a donc peu d’espoir que les indicateurs socio-économiques s’améliorent et les Français en ressentent les effets dans leur vie de tous les jours.
Aujourd’hui, la bulle est percée.