FRANCOIS HOLLANDE PRIS A SON PROPRE PIEGE
Lors du dernier conseil des Ministres, le Président de la République a décidé de faire figurer dans le projet de loi constitutionnelle, qui sera débattu au Parlement en début d’année, l’extension de la déchéance de la nationalité aux binationaux nés en France et condamnés pour crimes terroristes.
Après avoir fait cette proposition lors du Congrès, Le Président de la République a cru habile de la maintenir, pensant que tôt ou tard les députés et sénateurs de sa majorité le soutiendraient et qu’il piègerait son opposition qui se retrouverait face à un dilemme : soit soutenir le Chef de l’État en votant favorablement soit se renier en n’apportant pas son soutien au texte de loi.
Pour la droite et le centre les choses sont simples. Ces deux familles politiques ont tout intérêt à voter cette loi démontrant ainsi qu’elles sont fidèles à leurs valeurs et à leurs convictions quelle que soit la couleur politique du Gouvernement qui la porte. Elles ne perdront pas leur âme en soutenant une mesure qu’elles réclament depuis longtemps. Elles n’en seront pas moins opposantes au Gouvernement. Cela n’en fera pas les alliées de François Hollande.
Par contre, ce débat est entrain d’atomiser le Parti Socialiste et ses alliés. Bien évidemment, les Verts sont vent debout, l’aile gauche du Parti Socialiste aussi, et je n’oublie pas les frondeurs toujours prêts à démarrer au quart de tour pour critiquer le Président qu’ils ont fait élire et la majorité dans laquelle ils siègent mais qu’ils ne veulent surtout pas quitter. La fracture est très profonde puisque des personnalités réputées plus modérées sont montées au créneau. Pour se rendre compte des dégâts occasionnés, il suffit de lire les twitts assassins de Jean-Marc AYRAULT et Martine AUBRY. En réponse, le Premier Ministre s’est vu obligé de rédiger une tribune publiée sur Facebook.
Chacun sait que François HOLLANDE n’a qu’un objectif en tête, sa réélection en mai 2017. Dans cette optique, persuadé du soutien de sa majorité sur ce texte, alors que rien n’est moins sûr, il a tenté de piéger la droite pour étendre sa base électorale. Mauvais calcul. C’est ce qu’avait essayé Nicolas SARKOZY en nommant des ministres dits d’ouverture. Le gain électoral a été nul, certains n’hésitant pas à appeler à voter pour François HOLLANDE aux dernières présidentielles.
En cette période d’étrennes, on pourrait offrir au Président de la République un recueil des fables de Jean de La Fontaine et lui recommander la lecture de celle intitulée : « Le Rat et l’huitre ». La morale de cette fable s’applique parfaitement au Chef de l’État :
« Tel est pris qui croyait prendre. »