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le blog de Paul Jeanneteau
le blog de Paul Jeanneteau
8 mars 2015

Fin de vie

En 2005, le Parlement a adopté une loi relative aux droits des malades et à la fin de vie, dite loi LÉONETTI. Elle pose un certain nombre de principes :

  • pas d’acharnement thérapeutique, qui prolongerait inutilement la vie
  • le malade a le droit de refuser un traitement
  • le médecin doit tout mettre en œuvre pour soulager la douleur du patient 
  • chacun peut exprimer par avance ses souhaits pour organiser ses derniers moments.

Cette loi qui envisage les différents cas auxquels les médecins peuvent être confrontés, est un excellent texte d’équilibre entre droits du malade et devoirs du soignant. Malheureusement, il n’est pas assez connu, plus de 2/3 des Français ignorent, par exemple, que la loi LÉONETTI interdit l’acharnement thérapeutique.

Le Président de la République a souhaité rouvrir le débat sur la fin de vie. Était-il judicieux de créer un nouveau débat sociétal ? Certainement pas. Il s’agit d’un sujet, où, bien souvent, les postures, les prises de position sont caricaturales et fondées sur des a priori, des émotions liées à telle ou telle affaire mise en exergue, sans le recul nécessaire, par les médias.

Un projet de loi sera débattu à l’Assemblée Nationale dans les prochains jours. Il comporte deux réformes importantes par rapport au texte de la loi LÉONETTI :

  • l’autorisation de la sédation profonde et continue qui consiste à endormir le patient, sans entraîner la mort, lorsque sa souffrance physique ou psychique ne peut plus être assumée par des traitements adaptés.
  • les directives anticipées : c’est la possibilité donnée à chacun de donner des indications sur la façon dont il souhaite ou non bénéficier de la médecine lorsqu’il sera inconscient. Ces directives devenant contraignantes mais non opposables pour laisser une marge d’appréciation aux médecins.

Les partisans de l’euthanasie parlent du « droit à mourir dans la dignité. » C’est pourtant le cas avec les soins palliatifs. Que signifie, alors, le terme de dignité ? La personne souffrante perdant de ses capacités intellectuelles ou physiques, perd-elle sa dignité ou une part de celle-ci ? La dignité de la personne est constitutive de l’être humain, elle est intrinsèque. C’est pourquoi, il ne saurait être question de la rendre proportionnelle ou fonction de quelque chose, en l’occurrence de l’état de santé, de vigilance, de conscience, de l’apparence physique ou encore du niveau de dépendance.

L’offre de soins palliatifs est la meilleure réponse à la demande d’euthanasie ou de suicide assisté. C’est d’ailleurs l’avis des spécialistes, comme le Président de la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs, le Docteur Vincent Morel qui déclarait au journal Ouest-France le 5 octobre 2012 : « Lorsqu’un patient qui demande à mourir est pris en charge par une équipe compétente, la demande d’euthanasie disparait. »

Mais il existe, malheureusement, de fortes inégalités territoriales dans l’accès aux unités de soins palliatifs. Le gouvernement annonce, pour 2015, un nouveau plan triennal pour le développement des soins palliatifs. Il est grand temps de passer de  l’incantation à l’action. Il faut créer de nouvelles unités et former le personnel soignant. Aujourd’hui, moins de 3% des médecins généralistes ont reçu une formation à l’accompagnement  des malades en fin de vie !

Il est à craindre qu’une partie des députés socialistes profitent du débat en séance publique pour déposer un amendement favorable à une aide active à mourir. Légiférer sur l’euthanasie, comme certains le souhaitent, c’est légiférer sur le droit de donner la mort. En l’acceptant, le législateur ferait sauter un interdit essentiel, en contradiction avec l’Article 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme qui stipule que : « Tout individu a droit à la vie. » Quel serait ce pays, la France, qui a supprimé la peine de mort et qui instaurerait un droit à tuer ? Quelle serait cette société qui autoriserait à donner volontairement la mort ? Le droit doit poser des interdits à la transgression.

Il faut souhaiter que les parlementaires dépassent les clivages partisans pour voter un texte qui fasse non pas l’unanimité mais consensus et qu’ils ne dérogent pas aux principes qui fondent notre vivre ensemble. Ce serait quitter l’état de culture pour revenir à l’état de nature.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
A
Bonjour,<br /> <br /> Moi aussi, je suis contre la peine de mort !<br /> <br /> C'est un autre sujet !<br /> <br /> Aux états unis c'est en jurant sur la Bible que l'on assassine, quelque fois d'une manière innommable des condamnés pas tous coupables.<br /> <br /> En Arabie Saoudite c'est fait plus proprement au sabre sauf pour les femmes adultères qui sont lapidées au nom du Coran.<br /> <br /> M. Chamoux et moi-même souhaitons pouvoir mettre fin à nos jours, dans de bonne conditions, quand la vie n'aura plus d'intérêt pour nous ou que nos souffrances seront trop fortes à nôtre goût.<br /> <br /> On ne veut pas de votre sédation hypocrite et à votre discrétion.<br /> <br /> Ce sont nos vies, pour quoi devrions nous aller en Belgique ou en Suisse pour en disposer ?<br /> <br /> Je n'ai pas envie de végéter, d'encombre mes enfants, de coûter à la société et de partir seul.<br /> <br /> C'est mon choix, je ne vous l'impose pas pour vous ou d'autres, je respecte votre liberté, vous, vous ne respectez pas la mienne.<br /> <br /> <br /> <br /> "un élu peut faire abstraction de ses propres convictions pour aborder tel ou tel sujet" C'est exact. On l'a vu lors de la loi sur l'avortement.<br /> <br /> Mais beaucoup de ces parlementaires de droite et du centre l'on votée pour ne pas mettre en minorité Valery Giscard d'Estain et Jacques Chirac qui s'étaient engagés.<br /> <br /> <br /> <br /> Les débats ont été d'une rare bassesse et ont même amené un bon Catholique à accuser Simone Veil de pratiquer la même politique que les camps de concentration !<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne suis pas anti Catholique mais je ne me retrouve pas dans l'église actuelle qui ne connaît que SA morale et si peu l'amour.<br /> <br /> <br /> <br /> En prônant le mariage des prêtres et le sacerdoce des femmes, je suis un défenseur de l'église.<br /> <br /> <br /> <br /> Le pape François me ferait revenir à l'église s'il pouvait vaincre la Curie actuelle.<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai bien peur qu'il ne vive pas très vieux...<br /> <br /> <br /> <br /> A bientôt et encore merci de respecter la liberté d'expression.
A
Bonjour,<br /> <br /> Vous avez tout-à-fait le droit de ne pas partager mon avis et moi le vôtre !<br /> <br /> « je peux vous assurer par expérience personnelle que les parlementaires légifèrent en faisant abstraction des religions »<br /> <br /> Ce n’est pas possible !<br /> <br /> Un parlementaire qui sort de la messe du dimanche ne peut pas poser son missel et renier ses convictions le lundi à l’assemblée nationale.<br /> <br /> La preuve, vous évoquez la « transgression des interdits ».<br /> <br /> Quels interdits ?<br /> <br /> Le « tu ne tueras pas de l’évangile ?<br /> <br /> Que répondez-vous à Sylvain CHAMOUX ?<br /> <br /> http://www.francetvinfo.fr/societe/euthanasie/fin-de-vie-l-appel-de-sylvain-chamoux_845773.html<br /> <br /> « Vous demandez à pouvoir abréger une vie faite de douleurs physique et morale à votre convenance. Eh bien non, ce n’est pas possible, ici nous ne travaillons qu’au menu, pas à la carte.<br /> <br /> Quand nous le jugerons opportun, nous vous injecterons un anxiolytique tellement fort qu’il n’est pas prescrit aux salariés d’Orange et on vous bourrera d’antidouleurs.<br /> <br /> Vous serez privé de traitement, d’eau et de nourriture.<br /> <br /> Vous allez vous friper comme un pruneau, prendre petit à petit la couleur d’un cadavre bien avancé, vos proches pourront tâter vos mains inertes et si en quinze jours vous n’êtes pas encore mort, une nouvelle dose vous sera accordée.<br /> <br /> Enfin vous finirez par mourir dans la dignité.<br /> <br /> Après cette attente interminable, votre famille pourra vous inscrire sur la liste d’attente du crématorium et en attendant, on remplacera votre sang par du formol si, bien entendu, votre sang n’est pas déjà tourné en boudin pendant votre agonie »<br /> <br /> Monsieur Jeanneteau, au nom de la liberté, je vous reconnait le droit à bénéficier de cette dignité mais pourquoi me refusez-vous ma DIGNITé ?<br /> <br /> Je ne veux pas finir comme mon père et mon grand-père, avec des couches, aucune autonomie, plus d’intérêt pour la vie.<br /> <br /> Je veux pouvoir programmer mon décès un dimanche avec mes enfants auprès de moi, et être incinéré le lendemain.<br /> <br /> Je ne veux pas que ma famille soit sur le qui-vive pendant des semaines.<br /> <br /> Je ne veux pas crever tout seul.<br /> <br /> Je ne veux pas être plus mal traité que mon chien ou mon cheval.<br /> <br /> Pouvez-vous comprendre que l’on ne puisse pas se contenter de cette hypocrisie ?<br /> <br /> Le suicide ou la mort assistés ne sont-ils réservés qu’aux nantis qui peuvent aller en Belgique ou en Suisse comme les filles de « bonne famille » allaient « étudier » plus ou moins longtemps en Suisse ou en Angleterre selon qu’elles avortaient ou abandonnaient leur enfant ?<br /> <br /> Une de mes filles a été renversée par une voiture, malgré des multiples fractures ses organes, sauf son cerveau, étaient en bon état.<br /> <br /> Elle aurait pu rester sous assistance extérieure en « vie » pendant des jours, peut-être plus, sans aucun espoir de guérison.<br /> <br /> Avec sa mère, nous avons choisi la vie, la vie des autres, en donnant immédiatement notre autorisation pour le don de ses organes.<br /> <br /> Nous savions que c’était sa philosophie, car nous en avions discuté en famille.<br /> <br /> Je n’ai pas voulu savoir quels organes ont été transplantés, j’ai juste vu que ses paupières avaient été délicatement recousues.<br /> <br /> Je comprends que l’on ne puisse pas imposer à des médecins de pratiquer l’euthanasie active mais quelle différence trouvez-vous entre votre méthode et la mienne à ce niveau ?<br /> <br /> Le comportements de certains parlementaires et de responsables religieux lors de la loi sur le mariage pour tous m’a profondément choqué.<br /> <br /> Le remplacement du terme union civile pour TOUS les mariages civils hétéros ou homos m’aurait bien convenu si les droits de tous étaient les mêmes.<br /> <br /> Je suis aussi favorable à la suppression du mariage civil préalable à un mariage religieux au nom de la séparation de l’église et de l’état.<br /> <br /> Sans lien avec la fin de vie, je profite de ce message pour vous recommander la lecture, après « Le droit d’aimer » d’Anne-Marie Mariani de l’ouvrage de Pierre Blanc : « J’ai quitté ma paroisse pour l’amour d’une femme ».<br /> <br /> Vous me mettez dans une situation cornélienne pour les prochaines élections car je serai peut-être contraint de voter à gauche pour des questions d’évolution de la société bien que j’ai des doutes sur sa capacité de gestion.<br /> <br /> Cordialement,
C
La fin de vie : Partir en toute dignité et sans souffrance. <br /> <br /> Ne pas perdre de temps, ni agrandir le déficit de la sécurité sociale !<br /> <br /> Avertir ses proches et l 'écrire comme un second testament ! <br /> <br /> Que cela y aille très vite pour que le personnel hospitalier s'occupe des malades en attente de soins meilleurs, et dont la santé est moins proche du palliatif et ainsi accorder plus de temps aux autres malades. <br /> <br /> Mais là aussi, la religion rentre en compte pour une majorité ! Tabou encore en 2015 pour certains ! Faire évoluer les mentalités, ce serait-il pas peine perdue ?
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